Après Tokyo, seconde étape de notre voyage au Japon, Kyoto !
L’auberge
Gion Hostel, dans le quartier du même nom. La chambre double ressemble presque à celle d’un hôtel : lit double, fauteuil et canapé bas, et télé (DVD uniquement). Seules les salles de bains et toilettes partagées rappellent qu’on est en auberge. Il y a une machine à laver et un séchoir (payant), une terrasse sur le toit, et le personnel est adorable. La déco est faites de petits mots d’amour d’anciens clients et de photos diverses (des Geishas, des couvertures de Caroline et des personnages de RPG, avec plein de stickers et de glitter. Très japonais, quoi).
Les visites
Un de nos premiers tours dans Kyoto, que nous referons beaucoup par la suite, c’est dans le quartier de Gion que nous l’avons fait, près de notre auberge. Gion est un vieux quartier de maisons basses en bois très traditionnelles. Après les tours de Tokyo, c’est un autre monde ! C’est aussi le quartier où vivent les quelques Geishas qui existent encore, c’est pourquoi nous y errions dans l’espoir d’en croiser une. Les seules que nous avons vues, c’était finalement en plein jour, et donc dans un attirail plus simple que lorsqu’elles sortent pour aller distraire de riches hommes d’affaires japonais en servant le thé, faisant la conversation ou donnant un petit spectacle (danse, chant, instruments traditionnels).
Mais bon, il n’y a pas que les Geishas à Kyoto ! C’est surtout la ville des temples, il y en a des centaines ! Bouddhiste, shintoïste, zen, les japonais mélangent allègrement ses croyances, qu’ils vivent plus comme une philosophie de vie que comme une religion stricte et dogmatique. D’ailleurs une série de temple en particulier s’appelle « le chemin de la philosophie ». Nous l’avons commencé par le temple bouddhiste du Pavillon d’Argent (Ginkaku-ji). Le pavillon devait être recouvert d’argent pour concurrencer le Pavillon d’Or (Kinkaku-ji), mais le projet n’a pas abouti. Il y a en revanche un superbe jardin, mais qui n’est pas très zen avec la foule de touristes japonais ou étrangers.
Nous avons continué le long du chemin avec le temple Zenrin-ji (Eikan-do), en haut duquel il y a une très belle vue sur Kyoto. Nous avons terminé avec le temple bouddhiste zen Nanzen-ji.
L’après-midi nous sommes allés à Kyomizu dera, un ensemble de temples bouddhistes très colorés.
Le lendemain, il pleuvait des cordes. Armés de parapluies, de capes en plastique et de bonnes chaussures de marches, nous sommes allés au Fushimi Inari. Il s’agit d’une colline sur les flancs de laquelle serpente 4 km de chemins reliant des milliers de petits temples de particuliers dédiés au renard, un « kami » (une divinité) qui protège les cultures de céréales (et donc de riz), la fonderie et le commerce. Ces chemins sont donc encadrés de milliers de « torii » vermillon, ces portiques de bois qui symbolisent l’entrée d’un endroit sacré. Dans la brume de cette journée humide, et avec le nombre réduit de touristes, c’était une expérience assez sympathique.
Le soir nous avons dînés dans un restaurant minuscule, un simple comptoir équipé d’une plaque chauffante sur laquelle les cuistots font la cuisine sous vos yeux et sur laquelle vous dégustez votre plat. L’occasion donc de manger des okonomiyaki, une sorte d’omelette / crêpe / pizza typiquement japonaise, tout en regardant un match de base-ball à la télé (les Japonais raffolent de ce sport américain).
Le jour suivant, le beau temps était revenu, et nous sommes donc allés à Nara, ville au cœur de laquelle s’étend un grand parc où se trouvent de nombreux temples et des milliers de daims qui errent en liberté. On peut acheter des petits biscuits spécialement conçus pour eux afin de les nourrir sans leur faire de mal. Et ils n’hésitent pas à réclamer, beaucoup ! Gare au mordillage de vos poches et de vos sacs !
Nous avons visités le temple bouddhiste Kofuku-ji, et naturellement le Todai-ji, où se trouve le plus grand bâtiment en bois du monde, qui abrite une statue géante de Bouddha. Dans l’un des piliers, un trou a été creusé qui symbolise la narine de Bouddha : celui qui peut y passer connaîtra l’illumination. On y pousse donc beaucoup les enfants (les adultes auraient du mal à passer, c’est tout petit !).
Le lendemain nous avons visité le Pavillon d’Or (Kinkaku-ji), qui lui est véritablement recouvert d’or. Dans le pavillon de thé attenant, nous nous sommes fait servir du thé vert et une pâtisserie traditionnelle. Naturellement, il ne s’agissait pas d’une vraie cérémonie du thé (qui dure des heures, selon des codes qui nous sont largement incompréhensibles), mais d’une sorte de version rapide pour les touristes. Mais pour quelques yens, on est sur une jolie terrasse ou sur des futons, on peut déguster un thé vert macha traditionnel (épais et mousseux, c’est très particulier et un peu amer, mais j’ai apprécié), et une pâtisserie très jolie, mais assez insipide.
Nous avons ensuite visité le Ryonan-ji, un jardin zen très célèbre. Il ne s’agissait pas d’un jardin zen comme nous avions pu en voir jusqu’ici autour des temples, qui étaient par endroit rocailleux mais aussi très luxuriant avec des plans d’eau, des arbres, de la mousse, etc. Il s’agit en effet d’un jardin de pierres, le fameux jardin zen avec du gravier ratissé et des groupes de cailloux de loin en loin. Le point particulier de celui-ci est que sur les 15 pierres du jardin, où qu’on se place, on ne peut en voir que 14. Personnellement, ça ne m’a pas transcendé. Il faut dire que le mois d’aout est un des rares moments où les japonais s’accordent des vacances, et que comme partout où nous sommes allés, il y avait donc beaucoup de touristes japonais (plus que d’étrangers !). La « méditation de groupe », c’est quand même pas terrible.
Enfin nous sommes allés visités le château Nijo-jo et son parc. Il s’agit du palais d’un shogun du 17ème siècle. L’intérieur du palais, assez vide, présente quelques scènes recréées avec des mannequins.
Le jour suivant, notre dernier jour complet à Kyoto d’après notre planning initial, nous avons découvert qu’après notre départ devait se tenir des célébrations pour la fin de la fête des morts, O-Bon. Malheureusement, impossible de rester une nuit de plus dans notre auberge, complète. Nous avons quand même décidé de prolonger notre séjour à Kyoto pour voir la cérémonie, quitte à prendre le Shinkansen de nuit. Ce point réglé, nous sommes allés pique-niquer dans le parc du palais impérial de Kyoto (qui était la capitale avant Tokyo). Nous nous sommes ensuite rendus au bord du fleuve qui traverse Kyoto. Il est très large et peu profond, et des roches et plates-formes de béton en forme de tortue rejoignent les deux rives. Nous nous y sommes donc installés pour patauger un peu dans l’eau fraiche, et faire des repérage pour O-Bon le lendemain.
Le soir nous sommes allés dîner dans un restaurant de brochettes. Cette cuisine populaire est bien sûr bien plus variée que ce qu’on trouve dans les restaurants parisiens : il y a des douzaines de sortes de brochettes, y compris au cœur de poulet, au camembert frit, au foie… Ce fut également l’occasion de discuter avec deux touristes américains très sympathiques, et de se faire encenser par le cuistot pour les quelques mots de japonais baragouinés pour commander.
Le lendemain, nous avons donc rendus les clés de l’auberge et avons laissé nos bagages à la consigne de la gare. Nous sommes ensuite retournés au bord du fleuve nous prélasser les pieds dans l’eau avec un bon livre. C’était sans compter sur un groupe de photographes amateurs retraités qui a débarqué pour une séance en extérieur, et qui nous a littéralement mitraillé ! C’est ça d’être les seuls étrangers aux alentours !
Le soir, nous avons donc assisté à la fête d’O-Bon. A Kyoto, cette cérémonie s’appelle Daimonji et consiste à allumer 5 brasiers sur des collines autour de la ville. Chaque brasier prend une forme spécifique : 2 représentent le symbole signifiant « grand », un autre le symbole « dharma superbe », un autre un bateau et le dernier un « torii ». Ils sont allumés tour à tour mais nous n’avons pu voir que le premier, car après il fallait courir attraper notre shinkansen. Il y avait énormément de monde et encore beaucoup de tenue traditionnelle pour cette occasion. La vidéo de l'illumination :
La suite, c’est donc à Hiroshima !
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