Le Discours d'un roi (The King's Speech), film britannique de Tom Hooper
Avec Colin Firth, Helena Bonham-Carter, Geoffrey Rush, ...
L'histoire : Royaume-Uni, années 30. Deuxième dans la ligne de succession au trône, Albert souffre d'un bégaiement qui l'handicape fortement lors des discours qu'il doit tenir en public. Sa femme Elizabeth le dirige alors vers Lionel Logue, thérapeuthe aux méthodes peu orthodoxes. La relation entre les deux hommes est chaotique, mais le besoin d'Albert devient d'autant plus pressant qu'il apparait de plus en plus clair que son frère aîné va abdiquer...
Mon avis : un joli "biopic" (film biographique) sur le futur George VI, sorte de success story à la britannique, c'est à dire à la fois plein d'émotions, mais avec une pointe d'humour.
On regrette cependant le manque de recul du film (on parle du père d'Elizabeth II, d'ailleurs présente dans le film sous les traits d'une petite fille de 10 ans).
Le film met en effet énormément en avant la thèse officielle de l'abdication d'Edouard VIII, celon laquelle il préférait pouvoir épouser Wallis Simpson, roturière américaine deux fois divorcée, que de garder le trône sans elle. Même si ce motif était effectivement source de scandale dans l'Angleterre des années 30 (et Camilla ajourd'hui est la preuve que cela l'est resté encore longtemps), cela s'ajoutait également à des motifs plus politiques, qui eux sont à peine suggérés dans le film.
Si le premier ministre Stanley Baldwin s'en est mêlé, c'est probablement plus parce qu'Edouard VIII (et Wallis Simpson derrière lui) souhaitait s'occupper de politique, ce qui était à la fois contraire à leur rôle (le roi du Royaume-Uni est purement décoratif), et qui semblait dangereux. Le couple scandaleux admirait en effet ouvertement Hitler, ce qui faisait du plus mauvais effet dans la famille Saxe-Cobourg-Gotha (rebaptisée Windsor pendant la première guerre pour justement couper les ponts avec l'Allemagne).
Après son abdication et pendant la guerre, le couple passa d'ailleurs du temps dans l'Italie Mussolinienne et les dictatures ibériques, jusqu'à ce que cela inquiète la famille royale qui l'exila alors dans une sinécure aux Bahamas...
Mais on comprend qu'il ne fallait pas froisser Elizabeth II au sujet de son oncle (la Queen Mum, elle, avait carrément refusé que le film se fasse de son vivant). Et effectivement, la reine a "approuvé" le film de Tom Hooper, qui explique en revanche les difficultés rencontrés par Albert durant son enfance, probablement à l'origine de son bégaiement. Ces matraitances diverses suggèrent que naitre dans une famille royale n'est pas plus une partie de plaisir que de naitre ailleurs, et peut-être même moins de certains points de vue.
Et parce que je n'ai pas pu m'empêcher d'aller l'écouter, je vous laisse avec le discours original :