Sucker Punch, film fantastique de Zack Snyder
Avec Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, …
L’histoire : une jeune fille, internée par son beau-père dans un asile de fou, tente de survivre avec sa seule arme : son imagination. Elle l’emmène d’abord dans une maison close, puis dans une quête guerrière…
Mon avis : j’ai passé toute la projection (et quelques temps après en être sortie) à me demander si j’aimais ou pas ce film. Ce qui m’a surprise, car je ne m’attendais pas à d’être décontenancée par un film que je pensais classer dans la « catégorie Marmite » (du nom de la pâte à tartiner anglaise dont le slogan est « love it or hate it »).
Nous avons donc affaire à un récit imbriqué, mais cela n’a plus de secret pour nous depuis Inception et quelques autres. Commençons par le troisième de ces niveaux, celui de la quête guerrière façon jeu vidéo. Le visuel est assez jouissif : il emprunte à tous les genres (samouraïs, deuxième guerre mondiale, héroic-fantasy et science-fiction) et les télescope joyeusement dans de magnifiques anachronismes pour mettre en scène des midinettes combattantes du plus pur style manga (tenues mi-sexy mi-kawaï et coupes de cheveux hyper-structurées qui ne bougent pas plus que le maquillage) le tout à grands coups de ces ralentis/accélérés chers au réalisateur Zack Snyder (300, Watchmen, Ga’Hoole). Mais en regard, le contenu de ces missions et leurs structures sont plutôt répétitifs et un peu creux. On finit donc par se lasser un peu.
Le deuxième niveau, c’est celui du cabaret des filles de joie, qui intrigue. Que s’y passe-t-il quand l’héroïne est « dans son trip », à trucider des robots samouraïs et des zombis nazis ? Et inversement, que se passe-t-il au premier niveau, celui de l’asile, pendant que l’héroïne croit danser devant des gros libidineux ? Car ce monde porno chic résonne des personnages et des éléments du monde glauque de la prison pour fous, mais selon des schémas qui nous échappent en grande partie.
Se poser toutes ces questions fait le charme du film (du moins pour ceux celles qui ne se contenteront pas des katanas sur fond de décolletés pigeonnant), mais au contraire d’autres films tablant sur ces structures complexes, je ne suis pas sûre que le concept ait été si bétonné que cela, et ne se prête trop longtemps aux explications-interprétations.
Bref, ça reste un spectacle plaisant, mais il faut laisser une partie de son cerveau à l’entrée, car même s’il tente timidement de chercher la profondeur, il reste un peu à la surface…