Nous arrivons donc à San Francisco alors qu’il fait nuit noire. Notre hôtel, qui ressemble furieusement à une résidence étudiante, est le Park Hotel (168$). Il est au beau milieu de Financial District, qui est malheureusement envahit de sans-abris la nuit.
Le lendemain, une fois le jour levé, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un quartier d’affaire avec des boutiques de luxe et des gratte-ciels. La veille, dans le noir, nous ne les avions même pas vus car la ville, est, comme souvent, plongée dans le brouillard. À la lumière du jour, on distingue à l’œil nu les masses blanches et humides se déplacer devant les bâtiments… Nous sommes également à deux pas d’Union Square, une grande place bordée d’hôtels prestigieux comme le Westin St Francis Hotel.
Si les autres villes américaines étaient des temples à la voiture, à San Francisco, c’est très différent. La ville des beatniks, des hippies, des homosexuels et des écolos bénéficie d’un état d’esprit très différent, et compte de nombreux transports en commun : des bus hybrides, des trolleybus, des tramways et un métro, qui viennent compléter les célèbres cable cars. Nous lâchons donc la voiture une bonne foi pour toute (ouf !).
Après un petit tour à Fisherman’s Wharf pour voir les otaries du Pier 39, nous filons vers la Coit Tower. Cette tour est un hommage de l’excentrique Lillie Coit aux pompiers qui ont sauvé sa vie lorsqu’elle était petite. L’intérieur de la tour est recouvert de fresque représentant la vie agricole et ouvrière des années 1930. Du haut de la tour on doit bénéficier d’une belle vue sur la ville… quand il n’y a pas de brouillard ! Nous repartons par les Filbert Steps, des escaliers qui serpentent au milieu des massifs de fleurs.
Le lendemain, la ville est toujours plongée dans le brouillard. Nous prenons une de ses fameuses cable cars (6$ - c’est un peu un attrape touristes, mais bon). Inspirées des wagonnets de mines, les voitures de ses 4 lignes sont tirées à l’aide d’un câble qui se trouve dans le sol, lui-même actionné par une impressionnante machinerie qui se trouve dans le cable car museum (gratuit). Le conducteur actionne donc des leviers pour attraper ou lâcher le câble selon les besoins. Les passagers s’assoient sur des banquettes face à la rue, et ceux qui n’ont pas de siège peuvent rester debout sur le marchepied en se tenant à la barre.
Les célèbres cables cars
A bord, quand deux cable cars se croisent
Les leviers du conducteur
L'impressionnante machinerie
Arrivés sur le port, nous louons des vélos chez Blazzing Saddles. Nous comptons en effet traverser le célèbre Golden Gate Bridge, toujours plongé dans le brouillard depuis notre arrivée. À noter : il y a de sacré côtes pour atteindre le pont, moi qui ne suis pas une grande cycliste, j’ai souffert. La piste cyclable se trouve côté océan du pont (le trottoir pour les piétons est du côté baie). Il y a énormément de vent sur le pont, on a pas chaud ! De l’autre côté du pont, on se retrouve, hors du brouillard, à Sausalito, un petit village portuaire charmant. Pour repartir, on peut choisir de se remettre en selle, ou de prendre un ferry. Petit conseil : soyez plutôt parmi les derniers à monter à bord, car vous serez les premiers à ressortir, et vous récupérerez donc plus facilement votre vélo dans le long enchevêtrement. Par ailleurs, accrochez-lui un petit signe distinctif pour le reconnaitre !
Le Golden Gate Bridge
Sur la piste cyclable du pont
Sausalito
Ensuite nous allons faire un tour dans une des rues les plus célèbres (et touristiques) de San Francisco : Lombard Street. Il s’agit d’une rue dont la pente était si forte qu’il a fallu y accumuler les virages en épingles à cheveux. Entre les virages, cela à laisser la place à de grands massifs de fleurs. A noter : beaucoup de guides annoncent que la maison bleue de cette rue est celle qui a inspiré Maxime Le Forrestier. C’est faux : en fait plus personne ne savait où elle était, et pour cause, elle n’était même plus bleue ! On a retrouvé sa trace dans le Castro District, où elle a été repeinte et décorée d’une plaque commémorative (l’adresse exacte est 3841, 18th Street, pour ceux que ça intéresse).
Le soir, nous dinons chez Lori’s, une chaine de diner décorée façon années 1960. Au menu, hamburger Lori’s avec frites de patate douce, un régal !
Le lendemain, le brouillard c’est enfin levé, houra ! J’en profite pour visiter Chinatown, à deux pas de l’hôtel. San Francisco abrite en effet une des plus grandes communautés d’origine chinoise des États-Unis, descendante des immigrés qui construisirent la fameuse ligne de train Transcontinental. Aujourd’hui, la plupart des boutiques vendent des gadgets attrapes-touristes, mais le quartier vaut le coup pour l’architecture et l’ambiance.
Ensuite, je propose de profiter du beau temps pour aller au Golden Gate Park. Grossière erreur : le parc est en hauteur, et toujours plongé dans le brouillard : je suis frigorifiée.
Le Conservatory of Flowers
Le Japanese Tea Garden
Le soir, nous terminons notre séjour par la visite « de nuit » d’Alcatraz. En effet les deux groupes de visite du soir sont plus détaillés que ceux de la journée, et la nuit tombante est du plus bel effet pour visiter le rocher au large de San Francisco.
D’abord un fort militaire destiné à la défense de la baie, l’île devient ensuite une prison militaire. C’est en 1934 qu’elle devient finalement un pénitencier de haute sécurité réservé aux durs à cuire, tel Al Capone. En effet, grâce à son isolement, au milieu d’une baie aux courants très forts et à l'eau glaciale, le pénitencier a la réputation d’être un endroit dont on ne peut s’évader. De plus les conditions y sont très dures : ici on cherche à casser le prisonnier, qui n’a même pas de durée de peine ou de date de sortie – il sera libéré quand il sera estimé qu’il est enfin "maté". Le pénitencier a été fermé en 1963. L’île a été occupée par des indiens de 1969 à 1971 avant qu’elle ne devienne finalement un lieu de conservation et de tourisme en 1972.
La visite se fait avec un audio-guide très bien fait (disponible en français) qui explique le fonctionnement de la prison via des témoignages d’anciens gardes et d’anciens détenus. Dans la version « de nuit », des guides font également des petits tours guidés thématiques qui expliquent des points précis sur le pénitencier, et on a droit à une démonstration d’ouverture et de fermeture des portes de cellules. Effet garanti.
Une cellule type : 1 mètre sur 3
Et voilà, notre voyage touchait déjà à sa fin.
Quelques photos "en vrac" de cette si jolie ville de San Francisco :
Le Golden Gate Bridge dans le soleil couchant, depuis Alcatraz
Les rues pentues de San Francisco
Comme indiqué précédemment, j’aurai volontiers passé plus de temps à certains endroits, notamment au Grand Canyon, dans le parc du Yosemite et à San Francisco (sans ce fichu brouillard !). Ca sera peut-être pour une prochaine fois.
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